La Douleur
A quoi sert la douleur ?
La douleur est un système d’alarme interne qui avertit des dangers réels ou potentiels. C’est un système spécifique comme le système digestif ou respiratoire avec des fibres nerveuses spécialisées.
Ce système est bénéfiques pour nous :
- Il nous informe d’une agression externe ou interne (comme une morsure de chien, une brulure ou une maladie) et a pour but de nous protéger.
- Certains enfants naissent sans la capacité à ressentir la douleur. Ils ne ressentent pas les blessures et n’apprennent donc pas à éviter les situations dangereuses (ils peuvent se blesser gravement avec une simple casserole d’eau chaude).
Douleur physique ou douleur psychique ?
Jusqu’à récemment, les médecins séparaient les causes organiques d’une douleur, des ses causes psychologiques.
Ce modèle insinué parfois que les douleurs pourtant réellement ressenties par les patients étaient purement imaginaires.
La recherche scientifique actuelle a mis fin à cette dichotomie, en montrant que toute douleur a deux composantes indisociables :
- Des signaux nerveux de danger issue du corps
- Une analyse et interprétation complexe issue du cerveau
Les signaux nerveux sont d’abord analysés par le cerveau pour déterminer s’il y a un danger potentiel. Son but est de créer une sensation de douleur adaptée à la situation vécue.
Se cogner le pied est douloureux.. Pourtant se cogner pendant un sprint pour rattraper son bus peut être indolore sur le moment.
Peut-on guérir de la douleur chronique ?
Apprentissage de la douleur chronique
Lorsque l’on se cogne, la zone qui a reçue le choc devient plus sensible et douloureuse pendant quelques temps. Ceci alors que notre corps n’est blessé par un simple choc.
Ce mécanisme de sensibilisation nous incite à être plus prudent avec notre corps. Notre cerveau essaye d’adapter cette sensibilité proportionnellement au danger dans lequel on se trouve.
Lorsque tout fonctionne bien, il permet de protéger la zone blessée en limitant l’activité du corps, facilitant ainsi sa guérison.
Cependant, il arrive que le système de la douleur dysfonctionne (fatigue, manque de sommeil, stress, maladie,…).
l’hypersensibilisation se maintient après la guérison et le cerveau apprend à garder cette sensibilité par peur que le danger ne revienne. Dans ce cas là, la douleur chronique peut être comparé à une mauvaise habitude qui a du mal à partir comme fumer.
Auto-régulation de la douleur
Pour assurer notre sécurité, le cerveau doit constamment évaluer les dangers potentiels ou réels autour de nous.
Il choisit par exemple d’ignorer le cailloux dans la chaussure pour se concentrer sur le chien qui nous aboie dessus.
Cette capacité à se concentrer en faisant abstraction et donc utilisée pour réguler la douleur ressentit.
Ainsi, passer du temps avec des êtres chères, se consacrer à une passion, se dépasser en compétition nous fait “oublier” la douleur.En prêtant moins attention à la zone sensible, notre cerveau réévalue le niveau de danger et adapte la sensibilité en conséquence.
Agir sur sa douleur
Il arrive que l’on interprète une douleur comme le signe d’un corps trop faible ou le signe d’un besoin de repos et d’éviter de faire des mouvements “dangereux”.
Notre ressentit de la douleur est modifié par le sens qu’on lui donne. Certaines interprétations vont avoir tendance à créer de l’angoisse et à augmenter la sensibilité de la zone douloureuse.
A l’inverse, des croyances positives font diminuer notre anxiété et le niveau de sensibilité.
- Même s’il y a des douleurs, le corps est solide et on peut avoir confiance ses capacités.
- Il n’y a pas de “mauvais mouvements”, du moment qu’on y aille progressivement et en s’écoutant.
Nos désirs et objectifs orientent notre attention. Un objectif sans relation direct avec la douleur permet au cerveau d’ignorer les signaux douloureux :
- Se concentrer sur “comment soulager la douleur” amène notre cerveau à essayer de contrôler cette sensation. Ce qui a tendance à être stressant et frustrant.
- Paradoxalement, se concentre sur “comment améliorer sa qualité de vie” amène notre cerveau à se concentrer sur notre progression, notre compétence et le plaisir que l’on ressent à faire ce que l’on aime.